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L'archipel de Riou

Les îles sanctuaires

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Riou vu du ciel © P. Guzik
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Riou vu des calanques de Marseille © P. Richaud
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Riou © P. Richaud
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Riou © P. Richaud
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Riou © P. Richaud
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Vestiges de la sablière de Riou © Conservatoire du Littoral
Situé au sud-ouest des calanques de Marseille et s’éparpillant vers le large à partir du cap Croisette, Riou constitue un refuge majeur pour la flore et de nombreux oiseaux marins. Le site est donc très fragile et strictement réglementé.

 

Une réserve naturelle exceptionnelle

Les îles de Riou deviennent en 1992 propriétés du Conservatoire du Littoral. Leur gestion est alors assurée par le CEN PACA en partenariat avec le Conservatoire et les collectivités locales. Puis l’archipel est classé réserve naturelle nationale en 2003, avant d’être intégré au Parc national des Calanques à sa création en 2012. La réglementation en vigueur sur le site est alors renforcée. Il est par exemple interdit de fouler la majorité de son sol, et une zone de non prélèvement protège une partie de son espace maritime.

Ces îles magnifiques, éloignées des hommes et dotées d’une ambiance unique, constituent des réservoirs importants de biodiversité. Plusieurs espèces d’oiseaux, notamment le puffin cendré (voir les vidéos en bas de page), le puffin yelkouan, l’océanite tempête ou le cormoran huppé y trouvent un refuge entièrement préservé pour nicher et se développer.

 

Au milieu des eaux, des îles et des îlots

L’archipel de Riou comprend, en plus de l’île principale qui lui donne son nom, les îles Maïre, de Jarron, de Jarre et Calsereigne ou Plane. On dénombre aussi plusieurs îlots ou rochers : Tiboulen de Maïre, Estéou, les Moyadons, Moyade, les Empereurs ou Impériaux, et le Petit et le Grand Congloué.

Il a d’abord connu un passé militaire, ayant été utilisé comme poste de surveillance. Son sol a aussi été exploité par l’industrie pendant toute la moitié du XIXe siècle. En effet, à la fin de l’époque paléolithique, les mouvements de la mer et les vents avaient formé à Riou des sablières hautes d'une quarantaine de mètres ! Un toboggan bâti en pierre sèche permettait de déverser directement le sable dans les tartanes, qui servait ensuite au pavage des rues de Marseille ou à la fabrication du mortier du quatrième phare de Planier. Aujourd’hui c’est un site de plongée très apprécié, avec des tombants, des gorgones et des épaves de toute beauté.

Contrairement au Frioul, les îles de Riou ne sont pas habitées. Elles font pourtant l’objet d’une importante fréquentation en mer, et à terre sur sa partie autorisée : la calanque de Monastério est même bondée pendant la saison estivale.

 

Le triangle Cousteau

En 1952, le commandant Cousteau et son équipe exhument deux épaves voisines mais distantes d’un siècle, désignées à l’époque sous le seul vocable de Grand Congloué, du nom du lieu de la découverte.  Est alors dévoilé l’un des plus précieux trésors antiques de la Méditerranée : environ 2 500 amphores italiennes et 6 000 pièces de céramique.

Cet emplacement et ses alentours sont désormais désignés sous le nom de « triangle Cousteau », et constituent une zone de protection archéologique. Des vestiges de ces naufrages sont désormais visibles au musée d’histoire de Marseille et au musée des docks romains.

 

« Au large des îles de Riou, j’avais coupé le moteur et laissé flotter le bateau. À cet endroit, approximatif, où mon père, me tenant sous les aisselles, m’avait trempé pour la première fois dans la mer. J’avais huit ans. »

Jean-Claude Izzo

Le saviez-vous ?

Au fond des eaux de l’archipel de Riou ont été retrouvés plusieurs fragments d’épaves… et, parmi elles, peut-être les deux plus fameuses de la côte méditerranéenne française : celle du Grand-Saint-Antoine, qui amena la peste à Marseille et en Provence en 1720, et celle de l’avion d’Antoine de Saint-Exupéry, mitraillé lors d’une mission de reconnaissance pour le débarquement des Alliés.

Visite et réglementation

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

La chasse, les activités touristiques, artisanales, commerciales et sportives, dont l’escalade, sont interdites dans l’archipel de Riou.

La moitié orientale de l’archipel est protégée par une zone de non prélèvement, où se situe également le triangle Cousteau, zone de protection archéologique où le mouillage et la plongée sont interdits (voir carte de la réglementation à Riou).

 

Accès

Dans tout l’archipel, le débarquement, la circulation et le stationnement sont autorisés uniquement sur l’île de Riou entre le lever et le coucher du soleil entre les calanques de Fontagne et de Monastério. Dans l’intérieur de l’île, seul le sentier situé entre ces deux calanques et jusqu’à l’aiguille doit être emprunté (voir carte de la réglementation à Riou).

 

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.176240, 5.385725

En vidéo

Voir aussi des vidéos datant de 1996 et 1998 sur le site de l’INA.