Oiseau de grand large
Planeur infatigable, le puffin de Scopoli est un oiseau qui passe la majorité de sa vie en mer au large des côtes. On le rencontre également posé sur la surface, parfois en groupes qui rassemblent plusieurs centaines d’individus. Sa morphologie est adaptée à son milieu naturel. Outre ses ailes longues et fines lui permettant de voler sans s'épuiser, son bec crochu capture sans difficulté ses proies favorites : petits poissons, crustacés, céphalopodes. Après le festin, ses narines tubulaires lui permettent de rejeter le sel contenu dans l'eau de mer. Le puffin peut aussi se révéler un excellent plongeur, capable de descendre jusqu'à 5 mètres pour capturer une proie plus alléchante.
Un délicat séjour sur terre
A l'aise dans les airs et sur les flots, le puffin est plus maladroit à terre... un passage néanmoins obligé pour assurer la reproduction de l'espèce. Pendant cette période de présence épisodique à terre, de mars à octobre, chaque couple ne pond qu’un seul oeuf qu'il couve dans les anfractuosités des falaises calcaires. Durant les quinze premiers jours, les deux adultes restent au terrier avec le poussin, puis la présence des parents devient plus irrégulière. Cette période est la plus sensible pour la survie des poussins, comme des adultes. De nombreux prédateurs ont en effet inscrit les puffins dans leur régime alimentaire : rats noirs, chats et chiens errants...
Essentiellement actifs de nuit, les puffins sont très discrets de jour. A l'abri dans leurs terriers, leur présence passe inaperçue... les oiseaux sont pourtant bien là quelque part, non loin des visiteurs des îles. Très sensibles au dérangement, les adultes sont capables d'abandonner leur progéniture si une présence humaine ou animale se fait trop proche. C'est pour protéger cette période de reproduction sous haute tension que la randonnée hors-sentier et le bivouac sont interdits sur les îles, au même titre que la divagation des chiens.
Oiseaux de légende, les puffins ont toujours suscité l'imagination des hommes. Leur chant rauque et envoûtant, qui berce les nuits insulaires, serait à l’origine du mythe des sirènes...