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La batterie du cap Cavau

Une cité militaire au Frioul

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© A. Zec - Parc national des Calanques
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© B. Descales - M. Sanchez
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© B. Descales - M. Sanchez
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© M.-A. Lien - Parc national des Calanques
Situé à la pointe sud de l’archipel, sur l’île de Pomègues, le plateau du cap Cavau est un site majestueux. S’y élèvent les vestiges d’une petite citadelle, millefeuille de l’histoire et des techniques défensives, dont le but était de verrouiller la rade de Marseille.

 

De pied en cap

Le nom de « cap Cavau » est connu depuis au moins 1695. Cavau serait une contraction de « cap Vau ». Si vau peut signifier val en provençal, comme dans En-Vau, ici il s’agirait plutôt du mot vau ou avau désignant un lieu situé « en bas ». Cette localisation renverrait à sa situation à l’extrémité sud du Frioul tel qu'on la désignerait sur une carte marine.

« Cap Cavau » serait donc une tautologie, c’est-à-dire une répétition, ici du mot « cap ». L’orthographe « Caveaux », fautive, sera généralisée par les militaires pour nommer les batteries qu’ils implantent sur le plateau à la fin du XIXe siècle.

 

Une place forte

Les îles du Frioul ont de tout temps représenté un enjeu militaire fort pour la défense ou la prise de la baie de Marseille. Avec l’augmentation significative de la portée des tirs au milieu du XIXe siècle, le plateau de Cavau, qui commande toute la baie de Marseille, devient une priorité stratégique.

La batterie de Cavau est construite entre 1883 et 1886. Elle est alors dotée de deux canons, d’abris (notamment pour la poudre) et d’une caserne. Entre 1906 et 1908, l’ensemble est remplacé par quatre canons et des abris en béton armé pour mieux résister aux obus. Plusieurs améliorations techniques sont ensuite apportées, un logement est bâti à l’entrée et une citerne alimentée par les eaux pluviales est ajoutée.

À partir de 1943, des canons supplémentaires et des soutes à munitions sont ajoutées par les Allemands. Trois pièces d’artillerie sont placées sous des casemates en béton. Une quatrième était en cours de construction au moment de la Libération et restera inachevée. Les tirs étaient ajustés à l’aide d’un poste de tir assisté de projecteurs puissants et d’un télémètre, appareil servant à mesurer les distances.

 

Des Allemands aux goélands

Aujourd’hui, le site en ruine s’accorde étrangement à l’apparence sauvage de l’environnement naturel. Falaise du bout du monde battue par les vents, dominant le large et le fixant de ses bunkers vides, il est de nos jours aussi désert qu’il fut animé pendant la guerre.

Il ne sert plus qu’aux gabians qui y ont élu domicile, particulièrement au printemps, pendant leur période de reproduction. À cette période de l’année, il est conseillé de ne pas s’approcher du site, car l’animal sait défendre ses œufs et ses petits avec vigueur !

 

« Cette espèce de stupeur et d’accablement délicieux que donne la contemplation de la mer. Vous connaissez, n’est-ce pas, cette jolie griserie de l’âme ? On ne pense pas, on ne rêve pas non plus. Tout votre être vous échappe, s’envole, s’éparpille. On est la mouette qui plonge, la poussière d’écume qui flotte au soleil entre deux vagues… »

Alphonse Daudet

Visite et réglementation

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

La batterie Cavau ne se visite pas mais on peut emprunter le beau sentier panoramique en cul-de-sac qui y mène, puis le contourne par la gauche en direction de la pointe du cap.

 

Accès

Bateau Frioul-If à partir du Vieux-Port, puis environ 40 minutes à pied.

 

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.260692, 5.289533