La sentinelle de La Ciotat
Une identité à part
Émergeant à l’extrémité orientale du cœur du Parc national, l’île Verte n’est pas habitée et ses pinèdes lui confèrent une ambiance particulière. Sa géologie faite de poudingue la place dans la continuité des calanques de La Ciotat et du bec de l’Aigle, sur lequel elle offre une superbe vue. L’île compte plusieurs calanques, dont seules les trois situées sur sa façade orientale (côté La Ciotat) sont accessibles par la terre.
Un site très fréquenté
L’île Verte est prise d’assaut l’été. Le département des Bouches-du-Rhône, propriétaire et gestionnaire du site, renforce alors la présence d’agents. Des écogardes du Parc national viennent leur prêter main forte.
L’espace maritime autour de l’île Verte est lui aussi très encombré à la belle saison. La passe entre le continent et l’île, ainsi que sa façade ouest (côté large), escarpée et inaccessible par la terre, est visitée par les pêcheurs et les plongeurs. Ces derniers y trouvent de beaux sites sous-marins à explorer (canyons, tombants, grottes, parois de hauts-fonds…).
Une biodiversité fragile
L’île Verte a subi pendant la Seconde Guerre mondiale de nombreux bombardements et incendies. Elle semble s’être naturellement reboisée à partir de pins d’Alep relictuels nichés dans les falaises littorales, comme cela s’est produit dans les massifs côtiers du bassin méditerranéen après des siècles de surpâturage. En effet, on ne constate pas sur l’île Verte de plantations alignées à la manière des reboisements artificiels d’après-guerre.
L’île n’a quasiment pas brûlé depuis cette période militaire, ce qui est exceptionnel au vu de son écosystème et de l’hyper-fréquentation qu’elle subit. De la guerre il reste des souterrains, qui servent aujourd’hui d’abris aux chiroptères et aux insectes. Mais les sentiers actuels, dégradés, ont perdu en lisibilité et n’évitent pas la dispersion du public partout dans l’île, ce qui menace sa biodiversité exceptionnelle.
Un passé militaire
Son emplacement, à l'entrée de la baie de la Ciotat, a toujours représenté un enjeu stratégique pour contrôler l'accès au port et défendre la ville contre des attaques maritimes. Véritable « musée à ciel ouvert » de l’histoire militaire, on y trouve des vestiges allant du XVIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale : batteries napoléoniennes de 1811, fort Géry de 1852, ainsi que de nombreux aménagements allemands (bunkers, emplacements pour des canons et tranchées, tunnels…). Ces dernières installations, maillons du Südwall, furent en partie détruites par les Alliés lors du bombardement du 12 août 1944.
« Âme des bois pleins d'harmonie, et des calanques pleines de soleil, de la patrie âme pieuse, je t'appelle ! Incarne-toi dans mes vers provençaux ! »
Visite et réglementation
Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.
On peut découvrir l’île toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie.
Veuillez respecter les espaces naturels : pas d’abandon de déchets ni de nuisances sonores.
Attention, seules deux calanques sur l’île Verte (la Plageolle au nord et Seynerolles au sud) sont propices à la baignade depuis la terre. La calanque de Saint-Pierre abrite quant à elle un restaurant et un minuscule port de plaisance. Toutes de tailles réduites, ces calanques sont surfréquentées en période estivale.
Une table d’orientation se situe au fort Saint-Pierre (coordonnées GPS : 43.159693, 5.616295), point culminant de l’île à une cinquantaine de mètres d’altitude : il offre un panorama sur les massifs de La Ciotat et de la Sainte-Baume.
Un sentier facile fait le tour de l’île en moins d’une heure, et permet de découvrir sa flore, ses vestiges militaires et plusieurs très beaux points de vue sur le littoral.
Accès
L'île Verte est accessible en bateau depuis le Vieux-Port de La Ciotat entre avril et octobre. Plus d'informations sur le site de la navette.
Localisation
Coordonnées GPS : 43.160474, 5.618027