Une calanque victime de son succès
Visite et réglementation
Accès
L’accès se fait depuis Cassis : la calanque de Port-Pin se situe à environ 45 minutes à pied du centre-ville. Depuis le parking relais gratuit des Gorguettes, une navette permet d’accéder à la calanque de Port-Miou, puis de poursuivre à pied jusqu’à Port-Pin.
Au-delà, il est possible de continuer jusqu’à En-Vau. Attention cependant, cet accès peut être difficile en raison de la forte pente des sentiers, surtout en période estivale : renseignez-vous et préparez-vous avant toute visite.
Itinéraire de randonnée : la calanque de Port-Pin
Accéder aux Calanques depuis Cassis
Localisation
Coordonnées GPS : 43.204030, 5.510658
Carte des sentiers et des accès à la calanque de Port-Pin
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Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.
On peut découvrir la calanque et les collines alentour toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie.
Attention, la calanque de Port-Pin est victime de surfréquentation l’été, notamment concernant la baignade. Veuillez privilégier les transports en commun pour vous rendre à Cassis (les parkings peuvent vite être saturés), et respecter les espaces naturels : pas d’abandon de déchets ni de nuisances sonores.
Un lieu d’agrément attractif
Dans ce petit port naturel venaient s’amarrer autrefois les embarcations des pêcheurs. Les « pescadous » allaient ensuite se mettre à l’ombre sous la pinède qui entoure toute la calanque, et qui, encore visible aujourd’hui, lui a donné son nom.
Puis les barques furent remplacées par les pédalos. C’est le temps de la société des loisirs : jusqu’aux années 70-80, s’élevait dans la calanque une guinguette très populaire. Il en reste des vestiges : des murs de pierre bien visibles au fond de la plage, adossés aux rochers. Les visiteurs descendaient en 4CV jusque sur le rivage, comme en témoignent plusieurs photos d’époque !
Le succès de cette calanque est tel qu’on la voit apparaître dans un film culte : Borsalino, sorti en 1970, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Port-Pin y voit se lier et s’affronter les clans de la pègre marseillaise. Et on note bien à l’écran les automobiles qui pouvaient autrefois accéder à la plage…
Malgré le recul de la voiture, un succès qui perdure
Les voitures ont ensuite été repoussées jusqu’à un premier parking créé à côté de l’auberge de la Fontasse, supprimé au début des années 2000, pour être remplacé par un parking à la Gardiole, à son tour remplacé en 2019 par un troisième en projet plus éloigné encore, situé au Logisson.
Malgré la sanctuarisation des espaces naturels qui a rendu le site aux piétons, Port-Pin reste l’une des calanques les plus fréquentées du Parc national, avec lors de certaines journées d’été plus de 1 000 personnes qui s’y installent – alors qu’en matière de confort, on sait qu’il ne faudrait pas dépasser 300 visiteurs…
Le sentier bleu des belvédères
À partir de Port-Pin et en direction d’En-Vau en longeant le littoral, un sentier balisé en bleu présente, jusqu’à une hauteur de 100 mètres environ, une succession de belvédères. Ce parcours, aménagé en 2007 par un chantier d’insertion, a été conçu pour profiter de plusieurs points de vue typiques des Calanques, avec pins au premier plan et eau turquoise en arrière-plan. L’occasion de s’attarder, de contempler le paysage et de saisir l’esprit des lieux…
Un lieu stratégique
Ces points de vue qui embellissent aujourd’hui la promenade avaient une utilité plus stratégique pendant la Seconde Guerre mondiale, comme en témoigne l’ancien refuge du Piolet à En-Vau, ancienne batterie militaire allemande.
Une autre est toujours visible aujourd’hui à Port-Pin, en surplomb de la rive est, à quelques mètres de la plage. L’ouverture circulaire au sommet de l’ouvrage de béton, qui à cette époque n’était pas comblée ni spontanément agrémentée de genêt, permettait à un homme de surveiller l’entrée de la calanque, et éventuellement de la mitrailler.
De même, la plage et les rochers littoraux étaient couverts de rouleaux de barbelés, dont il reste des morceaux par endroits. Tout ce dispositif de défense constituait le Südwall, ou mur de la Méditerranée, mis en place par les Allemands en prévision d’un débarquement allié sur les côtes provençales. C’était bien avant le débarquement des pédalos et des kayaks !
« Le soir, après que le soleil couchant aura fait de l’horizon une ligne de feu, de la mer un désert de sable, qu’une à une les étoiles viendront veiller, nous rentrerons riches de souvenirs qui ne s’achètent pas : sentir le sel comme autrefois, éprouver la plénitude de notre chair vivante, tannée par les vents de mer et cuite au soleil, bien soumise au jeu des muscles, tandis que notre esprit erre encore là-bas – très près, si loin – dans ce monde à part entre Marseille et Cassis. »