Un oiseau sous haute protection
L'aigle de Bonelli (Aquila fasciata) est un rapace de taille moyenne des climats semi-arides dont la présence en France, comme en Europe, se limite au pourtour méditerranéen. L'espèce est en déclin depuis 50 ans sur toute son aire de répartition (Inde, Chine, Moyen-Orient, Maghreb et sud de l'Europe).
En France, la population nicheuse était estimée à 80 couples en 1960 et il n'en restait que 22 en 2002… Les raisons de ce déclin sont multiples : braconnage, dérangement, disparition de certains milieux ouverts (garrigue, terres agricoles) au profit de milieux fermés (forêt) ou artificialisés (routes, ville..).
Pour sauver l’aigle de Bonelli, un plan national d’actions piloté par le Ministère en charge de l’écologie lui est dédié depuis 1999. Les actions mises en œuvre dans ce cadre portent progressivement leurs fruits puisque 49 couples ont été recensés en 2024.
Les Calanques, refuge pour le Bonelli
Sur le papier, le massif calcaire des Calanques présente de nombreuses caractéristiques appréciées par le Bonelli : des milieux ouverts pour s’alimenter et, surtout, des falaises pleines d’anfractuosités pour y installer un nid.
La proximité avec la ville et la fréquentation humaine importante du site sont cependant des obstacles de taille. Ainsi, les Calanques ne comptent qu’un seul couple. Celui-ci cantonne sa présence dans les falaises les plus reculées du territoire (où sa présence était déjà attesté en 1901) car le volatile déteste être dérangé… Lorsqu’ils couvent leurs œufs, les adultes peuvent quitter le nid au moindre bruit inhabituel, entrainant ainsi l’échec de la reproduction.
Au quotidien, les gardes du Parc national assurent donc une surveillance particulière de l’aire de nidification où les activités humaines (randonnée, escalade, VTT) sont prohibées pour garantir la quiétude nécessaire à l’espèce.
Les naissances en chiffres
Le suivi de la reproduction et le baguage des aiglons sont assurés chaque année par le Parc national des Calanques, en lien avec le CEN PACA et avec le souci de déranger le moins possible l’espèce. La naissance constatée cette année constitue une bonne nouvelle, mais l’aiglon restera sous surveillance. La reproduction sera considérée comme un succès uniquement lorsque son envol sera constaté.
Au cours des dernières années (2014-2024), l’envol des jeunes a été un succès dans 7 cas sur 10. Devenus matures, les aiglons nés dans les Calanques partiront à la recherche de nouvelles aires de nidification voisines ou plus lointaines.
ROSS’WILD, un soutien engagé pour la protection de l’avifaune locale
Pour assurer le suivi et la surveillance du Bonelli, le Parc national bénéficie du soutien du fond de dotation ROSS’WILD créé par la société AGAPARA qui conjugue mode durable, développement local et protection de la faune sauvage.