Le puffin de Scopoli, oiseau de haute mer
Plus grand représentant de la famille des albatros de Méditerranée, cet oiseau de haute mer revient nicher sur les îles chaque printemps, après un long voyage en Atlantique Sud. Les femelles pondent un unique œuf par an. Si le poussin survit aux nombreux périls qui guettent sur les îles de Marseille (prédation par le rat noir, le chat haret, affaissement des terriers, dérangements humains etc.), celui-ci prendra son envol début octobre pour un voyage de 5 ans entre la mer Méditerranée et l’Atlantique. Au terme de ce périple initiatique, pendant lequel il ne mettra plus une patte à terre, l’oiseau reviendra sur le lieu de sa naissance pour se reproduire à son tour.
Opérations de suivi
Le suivi de la reproduction des puffins de Scopoli assuré par les agents du Parc national consiste à visiter trois fois par an les 500 terriers connus sur le territoire du Parc national pour contrôler les individus. Le premier passage s’effectue pendant la période de couvaison, le second après l’éclosion des poussins, le troisième quelques jours avant l’envol des jeunes. Dans le cadre d’un programme scientifique national piloté par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (Muséum national d’Histoire naturelle), des opérations de baguages des adultes et des jeunes puffins de Scopoli sont également menées. Suivant un protocole strict, les agents du Parc national assurent le baguage de l’animal à l’aide d’une bague comportant un numéro unique et prennent son poids. L’opération est indolore pour les oiseaux.
Connaître pour protéger
Le suivi de la reproduction et le baguage des puffins de Scopoli est assuré depuis 35 années sur le territoire des archipels du parc national des Calanques. Les données récoltées permettent de mieux connaître l’histoire de chaque individu (taux de survie, fidélité au terrier et au partenaire, longévité etc.), d’identifier des dynamiques de populations et d’adopter des mesures de gestion adaptées pour favoriser la reproduction et le maintien de l’espèce.
L’ancienneté des données récoltées permet d’observer une dynamique de population favorable à l’espèce. Celle-ci est un indice encourageant de l’efficacité des mesures de gestion (contrôle des populations de mammifères introduits, pose de terriers artificiels, etc.) mises en œuvre par les équipes du Parc national. Rappelons qu'au début des années 2000, le niveau de reproduction de l'espèce était jugé insuffisant pour assurer la viabilité de l'espèce...