Une enclave atypique et fragile
Situé sur le versant nord du massif des Calanques, le secteur est une curiosité géologique qui abrite sur sa partie basse des pinèdes sur sable et sur sa partie haute de véritables dunes. Les raisons qui expliquent la présence incongrue du sable sur cette partie du massif restent une énigme... Pour certains, il serait né de l’érosion de la roche dolomitique. Pour d’autres, il aurait été déposé par le vent à des temps géologiques où la mer enserrait les Calanques au nord.
Outre l’ambiance paysagère unique qu’ils confèrent au site, ces milieux sableux représentent également un très fort enjeu écologique qui a notamment justifié la création d’une ZNIEFF de type 1 (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Le site est également inclus dans le périmètre du projet LIFE Habitats Calanques. Des espèces très rares tels Stachys maritima ou le Scarite géant y sont présentes. Compte tenu de leur faible extension, leur isolement et leur substrat très sensibles à l’érosion, ces habitats naturels sont également extrêmement fragiles aux dégradations.
Un site de plus en plus dégradé
Depuis le printemps 2019, la multiplication d’aménagements illégaux a dégradé ce site d’exception, notamment sa partie basse. Ceux-ci sont liés à l’aménagement de bosses, tremplins, sentes et circuits de descente pour une pratique engagée du VTT. Les coupes de végétaux, le déplacement d’un volume important de substrat au moyen d’outils de chantier, ainsi que le passage répété des vélos ont un effet très destructeur sur la nature : érosion des sols, mise à nu des racines, fragmentation des milieux…
A la sortie du confinement, une piste d’environ 250 mètres avec de nombreux modules de sauts a également été créée de toute pièce. La perte de nombreux habitats naturels a résulté de ce nouvel aménagement illégal.
Tentatives de concertation et actions de prévention
Afin de protéger le secteur, les agents du Parc national des Calanques ont contacté dès le printemps 2019 les représentants de la pratique du VTT pour sensibiliser les pratiquants à la richesse écologique du site, rappeler l’interdiction formelle de créer des aménagements et trouver des solutions concertées. Les tentatives de dialogue ont cependant été rendues difficiles dans la mesure où aucune structure sportive ne se positionne pour représenter ces pratiquants.
A partir de l’automne 2019, des chantiers de démolition des aménagements ont été réalisés par le Parc national et le Conseil départemental, propriétaire des terrains. Des panneaux d’information ont également été installés sur site et une surveillance accrue a été mise en place afin de prévenir tout nouvel aménagement.
De son côté, le public piéton, en particulier les habitants des quartiers voisins, qui affectionnent le site pour sa quiétude et sa beauté ont exprimé leur indignation suite à la multiplication des dégradations et ont fait part des désagréments occasionnés par le développement d’une pratique engagée du VTT.
Interdiction temporaire en dehors des pistes carrossables
En dépit des actions entreprises par le Parc national, la situation s’est fortement dégradée au fil du temps. Les aménagements illégaux et la pratique se poursuivent.
En conséquence, le Parc national a donc pris un arrêté encadrant pour une durée de 5 ans la pratique du VTT sur le secteur. Seule la pratique du VTT sur pistes carrossables reste permise (voir carte en annexe de l'arrêté). Les cheminements restent autorisés aux piétons.
Des ganivelles avec un message clair sur l’interdiction de la pratique ont été déployées sur le terrain par les agents du Parc national et du Conseil Départemental. Des contrôles réguliers de police de l’environnement sont désormais effectués.
Merci de respecter ce site à forts enjeux naturalistes.