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Le Mugel et le bec de l'Aigle

Des calanques à la beauté fragile

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Vue d'ensemble du Mugel et du bec de l'Aigle © A. Zec - Parc national des Calanques
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Bec de l'Aigle © Parc national des Calanques
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Profil du bec de l'Aigle © F. Launette
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Les Trois Secs © F. Launette
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Photographie ancienne de la calanque du Mugel
Périurbain et surfréquenté, ce site aux multiples richesses est aussi atypique que vulnérable. Pour préserver ce trésor et dans le souci du confort des autres usagers, prenez garde à respecter les bons gestes et réglementations du Parc national.

 

Visite et réglementation

 

Accès

Le parc et les calanques du Mugel se situent à moins de 30 minutes à pied du centre-ville de La Ciotat.

Itinéraire de randonnée : le grand tour du Mugel

Accéder aux Calanques depuis La Ciotat

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.163966, 5.606978

 

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

On peut découvrir les calanques et le parc du Mugel toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie. Le parc est ouvert du 1er avril au 30 septembre de 8h à 20h et du 1er octobre au 31 mars de 9h à 18h (contacter la ville de La Ciotat pour davantage de renseignements).

Attention, les calanques du Mugel sont victimes de surfréquentation l’été, notamment concernant la baignade. Veuillez privilégier les transports en commun pour vous rendre à La Ciotat (les parkings peuvent vite être saturés), et respecter les espaces naturels : pas d’abandon de déchets ni de nuisances sonores.

 

Entre mer, montagne et jardin

Le massif des Trois Secs prolonge les falaises Soubeyranes et se termine avec le bec de l’Aigle, point de repère pour les marins depuis l'Antiquité. Plusieurs calanques s’immiscent dans cette formation géologique au profil caractéristique, notamment celles de Figuerolles, du Mugel, ainsi que l’anse du Sec. Une dernière résurgence émerge dans la continuité de ce massif rocheux avec l’île Verte.

Ces grands promontoires qui semblent s’élancer vers le ciel sont faits d’une roche particulière : le poudingue, dépôt compacté de galets charriés par un fleuve aujourd’hui disparu. Côté mer, ces falaises vertigineuses, comme taillées à la serpe, tombent à pic dans la Méditerranée. Côté terre, une flore verdoyante se développe sur les pentes, où l’on trouve notamment les plus beaux chênes verts du Parc national.

 

Un espace naturel sous pression urbaine

Les trois anses du Grand Mugel, du Petit Mugel et du Sec sont très recherchées par le public, et posent des problèmes de surfréquentation typiquement urbains. Ces endroits sont donc privilégiés par le Parc national des Calanques pour sensibiliser le public, à travers la présence renforcée d’écogardes, sur des sujets touchant au respect de l’environnement et au patrimoine naturel et culturel des sites.

La ville de La Ciotat est en effet toute proche. Mitoyen du Parc national des Calanques, le chantier naval ferme les calanques du Mugel, imposant un contraste saisissant entre espace naturel et territoire industriel. Cette friche, dont sont sortis jusqu’aux années 80 des navires d’exception aux dimensions parfois considérables, est aujourd’hui le lieu d’entretien de yachts de luxe.

 

 

Un parc paysager

Entre les espaces urbanisées de La Ciotat et le massif des Trois Secs se situe le parc du Mugel, classé « jardin remarquable » et propriété de la ville de La Ciotat depuis 1952. Au sommet du parc s’élève la maison du bec de l’Aigle, qui offre un magnifique panorama sur la baie de La Ciotat. L’Atelier bleu y sensibilise le public à l’environnement, notamment dans le cadre du programme Éducalanques.

Jusqu'au XXe siècle, des navires ramenaient des colonies des marchandises précieuses (soie, huiles, épices…). Lucien Rouvier, jardinier du Mugel depuis 1923, consacrait sa vie à embellir le parc, travaillant pour ses différents propriétaires. Il obtint des navigateurs des plantes exotiques venues des quatre coins du monde. Certaines s'y trouvent encore, comme des bambous que son père avait récupérés en Asie.

 

Des palmiers à la place des bunkers

Qui pourrait croire que ce jardin luxuriant fut un jour un terrain de guerre ? Pendant la Seconde Guerre mondiale, à la place de ce vallon agrémenté de fontaines se trouvait... un blockhaus ! En novembre 1942, les troupes allemandes prirent possession de La Ciotat. Ils transformèrent la ville en forteresse armée, pour se défendre contre les attaques marines et aériennes des Alliés. Dans la baie de La Ciotat gisent encore des épaves d'avions militaires. Sur le bord de mer, les Allemands installèrent des canons, des murs antichars et des batteries, dont il reste des vestiges aujourd’hui (notamment la plateforme semi-circulaire au-dessus de l’anse du Sec).

Quand la paix revint en Europe, un certain monsieur Bronzo racheta les terres du Mugel et y bâtit en 1948 une maison située à l’aplomb de l’anse du Sec. Avec le jardinier Lucien Rouvier, ils recouvrirent les traces de la guerre sous ce beau jardin exotique.

 

 

Les bassins et impluviums du Mugel

Au début du XIXe siècle, trois cabanons se partageaient le terrain du Mugel. Avant que le canal de Marseille atteigne La Ciotat en 1883, les sources et les puits assuraient la survie du village, des troupeaux et des cultures. La vigne, les légumes et le blé y poussaient.

L'eau douce était la plus grande des richesses. Les habitants prenaient soin de ce trésor, menacé lors des années de sécheresse. Les impluviums sont la trace de cette attention particulière portée à l’eau. Lorsqu'il pleut, elle ruisselle le long des parois du Mugel et glisse dans l'impluvium qui forme un entonnoir. L’eau est ensuite évacuée vers des bassins via un système de canalisation, afin d’assurer une meilleure récolte. L’ensemble fonctionne encore aujourd’hui.

 

« À l’extrémité du golfe, trois énormes rochers s’élèvent sans bases sur les flots ; de formes bizarres, arrondis comme des cailloux, polis par la vague et les tempêtes, ces cailloux sont des montagnes : jeux gigantesques d’un océan primitif dont nos mers ne sont sans doute qu’une faible image. »

Alphonse de Lamartine

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