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Des libellules dans les Calanques

Sympétrum à nervures rouge (Sympetrum fonscolombii) au Cap Canaille
Sympétrum à nervures rouge (Sympetrum fonscolombii) au Cap Canaille
Elles volent nombreuses au-dessus de nos têtes en ce début d’Automne et suscitent l’interrogation des visiteurs. Elles, ce sont les libellules ! Comment ces insectes que l’on associe souvent aux étangs et autres étendues d’eau douces se retrouvent-ils si nombreux dans les Calanques ? On vous répond.

Les Calanques un milieu peu favorable aux odonates

L’ordre des odonates, qui regroupe les libellules et les demoiselles, apprécie les étendues d’eaux douces indispensable à sa reproduction. C’est en effet dans les mares ou les rivières que les adultes pondent leurs œufs, qui deviendront plus tard des larves qui se révèleront, en général, d’excellentes prédatrices… les larves de certaines libellules pouvant s’alimenter de petits poissons !

Peu pourvues en zones humides, à l’exception de quelques mares temporaires et ruisseaux intermittentes, les Calanques sont un milieu a priori peu favorable aux libellules. Pour autant, une vingtaine d’espèces a été recensée dans le cadre de suivis naturalistes. Il faut dire que les adultes ont la bougeotte ! En dehors des périodes de reproduction, ceux-ci s’éloignent volontiers des zones humides. Certaines espèces sont migratrices et peuvent parcourir des centaines de kilomètres pour coloniser de nouveaux sites de reproduction.

Avec le canal de Marseille à proximité immédiate des Calanques, ou encore l’Huveaune, joyau de l’odonatologie marseillaise, les libellules n’ont pas toujours un long chemin à parcourir pour une excursion dans la garrigue des Calanques, où elles se régalent d’insectes capturés en plein vol. Mais certains individus viennent de plus loin… Les Calanques ayant le privilège de se trouver à proximité de la Camargue, zone humide appréciée par tout un cortège d’espèces d’espèces migratrices.

Une année à odonates pour faire le plein d’observations naturalistes

Certaines années peuvent enregistrer de très grandes émergences d’odonates. Ces recrutements plus importants peuvent être liés à l’abondance des ressources alimentaires ou à des conditions météorologiques favorables. Quoi qu’il en soit l’Automne 2025, semble être une « année à libellules », alors profitons-en ! Par leurs couleurs et leur habilité en vol, les odonates enchantent ceux qui prennent le temps de les observer.

Parmi les espèces que vous pourrez croiser, le Sympétrum à nervures rouge (Sympetrum fonscolombii) est la plus commune. Cette grande libéllule se reconnait à sa couleur rouge vif pour les mâles et jaune-brunâtre pour les femelles. A ne pas confondre avec la Sympetrum jaune d’or (Sympetrum flaveolum), plus rare, qui se distinguera de sa cousine par la tache jaune d’or qu’elle arbore à la base de ses deux paires d’aile. Un peu plus rare, vous pourriez aussi croiser le survol des Anax empereur (Anax imperator), la plus grande espèce de libellule connue en Europe, dont les plus grands individus peuvent s’approcher des 9 centimètres de long.