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© Florian Launette
Octobre, sonne l’heure de l’envol pour les jeunes puffins de Scopoli qui sont nés cette année sur les archipels du Frioul et de Riou. Pour les gardes du Parc national des Calanques, ces départs annoncent la fin des opérations de terrain menées pour suivre la reproduction de cette espèce emblématique de la Méditerranée. Les informations récoltées vont maintenant être analysées pour dresser le bilan de cette saison 2018.

Un suivi réalisé à chaque étape du cycle de reproduction des oiseaux

Les colonies de puffins de Scopoli sont suivies tout au long de la période de reproduction qui s’étend de mars jusqu’au début de l’automne. Durant ces quelques mois, les 500 terriers recensés sur les archipels des Calanques sont placés sous l’œil vigilant des agents du Parc national qui veillent au bon déroulement des différentes étapes de la reproduction : installation des couples nicheurs, couvaison, naissance des poussins, et enfin, envol des jeunes puffins.

L’objectif de cette étude à long terme est de connaitre l’évolution des populations et de pouvoir détecter les perturbations éventuelles que pourraient rencontrer les oiseaux pendant cette période très sensible de leur cycle de vie. Comme tous les oiseaux de haute mer, le puffin de Scopoli est en effet très vulnérable lorsqu’il est à terre et extrêmement sensible au dérangement.

Durant le suivi, les gardes du Parc national procèdent également au bagage de certains oiseaux. Cette opération sans douleur pour l’animal permet d’identifier les individus, et de mieux connaître le parcours de vie des oiseaux : fidélité au site de reproduction, au partenaire, taux de survie des adultes  de vie, échange entre les différentes colonies de Méditerranée, et parfois de déceler des causes de mortalité en mer ou à terre (pêche au palangre, prédation sur les colonies, marées noires…)

Un suivi au service d’une gestion efficace

Les données récoltées lors du suivi 2018 sont en cours d’analyse et permettront d’établir si la reproduction a été un succès. Il est fort probable que le bilan soit globalement satisfaisant, comme il l’a été au cours de ces quelques dernières années. Mais cela n’a pas toujours été le cas…

Au tournant des années 2000, le Conservatoire d’espaces naturels PACA (CEN PACA) avait observé une très forte baisse des effectifs et de nombreux échecs de reproduction. Une dynamique qui mettait en péril la survie de l’espèce et dont les causes étaient multiples : fréquentation anarchique des lieux entrainant un dérangement des oiseaux, prédation par les rats et animaux errants… Face à cette urgence, le CEN PACA a mise en œuvre un programme d’actions grâce au programme européen LIFE.

Ces actions, depuis poursuivies par le Parc national des Calanques, telles que l’entretien des sentiers pour éviter une fréquentation trop diffuse des sites sensibles ou des actions ciblées permettant de maîtriser les populations de rats noirs, de chats errants et la divagation de chiens ont permis aux populations de puffins de se stabiliser au bout de quelques années…

Depuis la création du Parc national, la tranquillité des oiseaux est également assurée par l’interdiction du camping sauvage et des bivouacs sur le Frioul et l’interdiction du débarquement de nuit sur l’île de Riou.


Source URL: https://calanques-parcnational.fr/node/10738