Un nouveau départ pour un site longtemps malmené
Le col de la Gardiole était utilisé dans les années 1990 comme une aire de stationnement, permettant un accès facilité à des sites d'escalade et à la Calanque d'En-Vau. La présence d'un tel parking bitumé dans les profondeurs du massif doit être compris comme un prolongement des politiques d'aménagement de l'époque où l'accès en voiture individuelle était encouragé.
Avec le temps, la présence de ce parking a cristallisé différentes difficultés : parking saturé, stationnement sauvage sur les bords de route, problèmes de sécurité incendie, source de dégradation des milieux naturels et des paysages, difficulté d’entretien de la route pour des propriétaires publics et privés... Dans le sillon de la création du Parc national en 2012, l’objectif de reculer la présence des véhicules à moteur de l’espace naturel s’est affirmé entre les propriétaires et gestionnaires du site, en lien avec les différents usagers du site.
La fermeture de la route de la Gardiole, qui mène au col de la Gardiole est finalement actée en février 2019. Dans un état dégradé, mais désormais libéré de la présence des voitures, le col de la Gardiole peut désormais faire l'objet d’une nouvelle attention, avec l’enjeu de restaurer son patrimoine écologique et paysager.
Un chantier de renaturation long de quatre ans
Propriétaire de la forêt domaniale où le col de la Gardiole se situe, l'ONF initie une réflexion sur l'avenir du site dès 2019. En 2020, la décision est prise de concevoir puis de mettre en œuvre un projet de renaturation et de requalification paysagère du site en forêt domaniale des Calanques.
Entre mai et juin 2021 diverses études préalables sur les paysages et l'environnement du site sont réalisées par l’Unité Territoriale Etoile Calanques. Le futur du site de la Gardiole se dessine aussi dans des ateliers de co-construction ouverts aux partenaires locaux : services de l'Etat, collectivités, services de secours, usagers du site, association de protection de l'environnement...
Le permis d’aménager est finalement déposé en février 2022. Les travaux s’échelonnent sur deux tranches à l’automne 2023 et l’automne 2024. Les premières opérations consistent dans le décapage et évacuation de l’enrobé, la reprise des circulations piétonnes et de l’entrée de piste DFCI, la suppression de certains talus et le griffage du sol pour décompactage. La seconde partie consistera surtout dans l’installation de mises en défend temporaires pour protéger le milieu du piétinement et permettre à la végétation de s’épanouir.
Aucun végétal n’a été planté. Le projet mise sur la renaturation naturel du site. Depuis le décompactage du sol en 2023, de nombreuses plantes herbacées et semis de pins d’Alep ont commencé à recoloniser le site. Dans une dizaine d’années, les traces de l’ancien parking devraient avoir complètement disparu. C’est un peu plus d’un hectare qui a ainsi été rendu à la Nature.