De nécessaires travaux d’aménagement
Alternative au GR, le sentier littoral reliant Port-Miou à Port-Pin portait les marques du temps qui passe… Sur plusieurs tronçons, la terre a progressivement disparu sous l’effet du passage répété des visiteurs, laissant les racines des pins d’Alep à nu. Sous les semelles des randonneurs, des dalles calcaires se sont également polies, devenant particulièrement glissantes. Pour éviter le danger, les visiteurs se sont mis à emprunter d’autres passages, créant ainsi un réseau de sentes parallèles qui grignotait des espaces de garrigue.
Face à ce constat, le Parc national et ses partenaires ont identifié le nécessité de programmer des travaux dont l’objectif serait d’améliorer la sécurité des visiteurs tout en canalisant la fréquentation pour permettre à la végétation de s’épanouir.
Avant l’intervention, le site montrait de nombreux signes de dégradation.... Plusieurs racines étaient à nu. Les dalles calcaires patinées du sentier initial (flèche bleue) étaient devenues dangereuses et incitaient les visiteurs à emprunter des sentes (flèche rouge), accélérant ainsi l’érosion et la perte de végétation.
Muret de soutènement, remblayage et reprise de marches
Le programme des travaux a été conçu par l’agence d’architectes-paysagistes Topo*Grafik. Sa réalisation a été assurée par Eiffage Castellane.
L’essentiel des travaux a consisté dans la création de murets de soutènement pour sécuriser le sentier et améliorer la lisibilité du cheminement. Une fois les murets créés, de la terre a été apportée pour recouvrir les passages où l’érosion était la plus marquée (remblayage). Cet apport de sol permet de protéger les racines des pins.
Une douzaine d’emmarchement située sur des terrains en forte déclivité et très abimés a également été reprise pour éviter les chutes et mieux retenir la terre.
Illustrations des différentes phases du chantier. Photo 1 : étude paysagères et pose des piquets qui marquent l’implantation du futur mur de soutènement. Photo 2 : réception des pierres qui serviront à monter le mur. Photo 3 : remblayage pour recouvrir les zones les plus érodées et protéger les racines des arbres
Réception des travaux
Les travaux ont été réceptionné début mars en présence de l'ensemble des partenaires impliqués sur le chantier. Les travaux se distinguent par leur très bonne intégration dans le paysage. Le choix des matériaux de chantier répond à une logique de réemploi. Les pierres des murs de soutènement proviennent de l’ancienne carrière de la Pointe Cacau, toute proche du sentier. La teinte des pierres importées correspond donc parfaitement au calcaire environnant.
La terre utilisée pour le remblayage provient quant à elle de l’ancienne carrière de Port-Miou. À la réception du chantier, la terre avait une teinte orangée caractéristique de la terre fraîchement remaniée. Elle prendra rapidement une teinte proche de la terre présente sur site.
« Les travaux sur sentiers sont l’un des rares types de chantiers autorisés dans un parc national. Leur réalisation intrigue parfois car le public oublie souvent que les sentiers sont « vivants » : ils ont été créés par l’Homme et, avec le temps, ils se dégradent. Leur entretien est donc nécessaire si l’on veut éviter une dynamique d’érosion accélérée. Concernant les travaux du sentier littoral entre Port-Miou et Port-Pin, le Parc national et ses partenaires peuvent se féliciter d’un très beau rendu. Les ouvrages s’intègrent bien dans le paysage et semblent toujours avoir étés là. » Émeric Vercoutre, chargé de mission travaux d’entretien, sentiers et signalétique au Parc national des Calanques
Avant / Après : grâce au muret de soutènement, le sentier est désormais sécurisé. Il permet aussi de retenir la terre et ainsi protéger les racines des arbres. L'ouvrage s'intègre parfaitement dans le paysage. La terre prendra progressivement une teinte plus blanche.
Avant / Après : ici, le sentier d’origine (flèche bleue) était très dégradé. Les visiteurs s’en éloignaient et, avec le temps, une sente parallèle s’est créée (flèche rouge). Le muret améliore la lisibilité du sentier et canalise le public. La végétation va pouvoir reprendre ses droits sur l’ancienne sente (zone hachurée en vert).
Avant / Après : la reprise des marches sur cette pente permet d’améliorer le confort de marche et la sécurité des visiteurs. Elle évitera aussi un contournement par le côté droit.