État des populations de sangliers dans le Parc national
Le sanglier est une espèce prolifique dont la femelle peut avoir 2 à 3 portées par an, avec une moyenne de 6 petits par portée. C'est un animal très intelligent, qui s’accommode facilement des milieux anthropiques. Les poubelles, les pelouses arrosées, les pièces d’eau, les réseaux d’arrosage et les zones cultivées constituent la garantie d’une nourriture et d’une alimentation en eau faciles, particulièrement attractives lors des épisodes de sécheresse.
Jusqu'à récemment, le sanglier ne connaissait pas de prédateur naturel sur le territoire du Parc national. La situation a changé depuis l'arrivée du loup dans les Calanques, attestée depuis février 2021.
A ce jour, il n' y a pas de surpopulation de sangliers à l'échelle du territoire des Calanques. Cependant, certains secteurs concentrent des populations plus importantes. Il s'agit notamment de secteurs péri-urbains, où les sangliers sont nourris volontairement et de manière illégale par la main de l'Homme. Sur d'autres secteurs, comme dans les vignobles de Cassis ou les grandes résidences du sud de Marseille, les populations de sangliers peuvent connaître de fortes concentrations en raison des ressources en eau et en nourriture que l'espèce peut y trouver.
Les dangers du nourrissage : nourrir un animal c'est le condamner
Le sanglier est une espèce sauvage. Il n'est ni une attraction, ni un compagnon. Le Parc national et ses partenaires condamnent fermement la pratique du nourrissage. Celle-ci modifie le comportement du sanglier et l'habitue à l'Homme, pouvant ainsi générer des attaques sur les humains par charge ou morsure. Plusieurs accidents graves ont été enregistrés. Pour faire cesser ces attaques, des tirs d'élimination peuvent être décidés. Nourrir un animal c'est donc le condamner.
Une cohabitation parfois problématique
Rencontrer un sanglier dans le Parc national et ses abords n’est pas anormal. En cas de rencontre, les visiteurs doivent observer une distance avec l'animal et en aucun cas chercher à l'approcher.
Des problématiques de cohabitation peuvent survenir quand l’attrait exercé par des espaces péri-urbains est tel que les populations se concentrent et s’installent de manière durable dans des zones habitées ou fortement fréquentées. Ceci est notamment le cas à Luminy ou dans certaines copropriétés limitrophes du Parc national.
La cohabitation des humains et des sangliers sur un même territoire peut poser des problèmes de sécurité : accidents de la route, atteintes physiques par charge ou morsures... L'interaction directe Homme / sanglier, notamment via le nourrissage, pourrait également entraîner l'apparition et la transmission de zoonoses. Les dégâts matériels constituent un autre défi : les vignobles de Cassis, le stade de Luminy ou des espaces verts peuvent être dégradés par les sangliers.
Des enjeux d’ordre écologiques aussi
Des problèmes de cohabitation se posent également entre le sanglier et d’autres espèces sauvages. En piétinant et en fouillant les sols, les sangliers constituent une pression sur la flore et la petite faune qui niche au sol.
Les actions pour contrôler les populations
Les solutions pour contrôler les populations de sangliers font intervenir un nombre important d’acteurs : propriétaires et gestionnaires des terrains, chasseurs, services de l’Etat, collectivités etc. Les équipes du Parc national des Calanques assurent un rôle de coordination entre ces acteurs, ainsi que des missions de veille.
On distingue deux types de mesures pour contrôler les populations : les mesures préventives et les mesures de régulation.
Les mesures préventives sont la responsabilité de tous les acteurs, y compris les particuliers. Elles visent à limiter le développement des populations et à éviter leur installation en ville. Quelques exemples :
- L’adoption par tous les publics des bons gestes : ne pas nourrir l’animal, entretenir son jardin sans l’arroser plus que de raison, sécuriser ses poubelles
- L’aménagement approprié des zones d’interface ville / nature par les collectivités et gestionnaires de résidences : équipement en poubelles résistantes aux charges des sangliers, limitation des zones de pelouses arrosées, mise en sécurité des sites à enjeux
- La réalisation des Obligations Légales de Débroussailler aux abords des constructions pour éviter le cantonnement des populations
- Le maintien d’une pression de prélèvement forte des chasseurs dans les zones chassables du Parc national
Les mesures de régulation peuvent prendre la forme de battues administratives ou de tirs de régulation réalisés en toute sécurité sous la responsabilité technique d’auxiliaires de l’Etat nommés par le Préfet : les lieutenants de louveterie. Les tirs de régulation sont utiles pour intervenir sur des espaces plus restreints et urbanisés, notamment lorsqu’un risque concernant la sécurité des personnes est identifié.
Ces mesures de régulation sont organisées par l’établissement du Parc national des Calanques, en lien avec ses partenaires, lorsqu’elles concernent des espaces situés en cœur de Parc national. Les services de l’Etat sont compétents pour organiser celles se déroulant en dehors du cœur de Parc national.
Les bons gestes à adopter pour prévenir la prolifération des sangliers
- Je ne les nourris pas.
- J'emporte avec moi les déchets issus de mon pique-nique.
- Je ne m'en approche pas et je ne l'effarouche pas en faisant du bruit
- J'évite les débordements de poubelles et je referme bien leur couvercle, ou mieux, je mes maintiens dans un local fermé.
- Pour les résidents, j'évite l'arrosage des pelouses privées.
- Je signale au Parc national tout comportement anormal de sanglier (absence de peur face à l’homme, comportement agressif…).